10 mai 2006

Course pour tous

Retour sur mon WE du 8 mai dont le moment fort en matière de running fut ma participation aux 15 kms de Dompierre-en-Morvan, épreuve nommée la "Course pour tous".

Alors déjà, il faut savoir que "tous", en morvandiou, ca veut dire 120-13O personnes à tout casser.
On est loin des 36.000 participants du marathon de Paris, mais au moins, y'a pas de kenyans ! Du coup, j'ai ptêt un coup a jouer ;-)

Plus sérieusement, une météo incertaine, l'opportunité d'aller faire un tennis avec Sev et ses parents en ce même après-midi férié, des chaussures inadaptées aux parcours "hors bitume" (lisses comme une peau de fesses), m'ont fait longuement hésiter à prendre le départ de cette course.

Mais bon. L'occasion d'aller tester mon état de forme actuelle avec un chrono "officiel", la confirmation d'un parcours composé à 90% routes/10% chemins et un rayon de soleil malicieux pointant son nez à l'instant précis où Ptit Vito m'appelle pour confirmer ma participation ont fini par me faire plier : ok pour les 15 kms de Dompierre en Morvan !

15H05 : Vêtu de mon survet aux 3 bandes, planté devant La Civette, je guette l'arrivée de la 206 verte de Ptit Vito qui me fait l'honneur de passer me chercher (histoire de m'empécher de prétexter que je n'ai jamais trouvé le départ de la course... qui sait ? ;-) Merci à lui en tout cas !).

15H10 : Arrivée du carosse. David dit "Chuss" est là aussi (enfin, "Chuss", c'est moi qui l'appelle comme ça, référence croisée à sa signature de mails et à ses 2H59 au marathon de Paris -svp) . Equipe au complet, direction Dompierre.

15H41 : Je troque mon certificat médical signé par un médecin remplacant contre le dossard 96, une minute après le 95 du Ptit Vito que la bénévole en charge des listings s'est proposée d'inscrire en catégorie "Cadets" (c'était à 15H40 comme en témoigne le
récit de sa course).

15H55 : Retour à la voiture et pissou collectif le long de la 206 verte, premières gouttes. De pluie. Rien de bien méchant pour le moment, mais un ciel noir qui ne me dit rien qui vaille...

16H : Début de l'échauffement sous forme de reconnaissance du parcours que nous prenons à l'envers. Parait que ca commence par une montée.
Au moins, on aura vu la fin qui, elle, descend tranquillou.
Je note au passage que les 10% de chemins sont à la fin de la boucle de 5 km... ou alors qu'on s'est foutu de ma gueule quant à la nature du parcours !

16H15 : Demi-tour direction ligne de départ.
Ptit Vito et David se font plaisir avec une franche accelération que je décide de ne pas suivre : le poulet/pommes à l'huile du midi me semble un peu trop présent pour faire le kéké avant même le début de la course.
Le cardio-fréquencemètre me confirme cette sensation de méforme en m'affichant 178 BPM, soit une bonne dizaine de battements/minute de plus qu'à l'entrainement en allure footing. Digestion difficile ?
Et puis enfin, avec ces 3 ou 4 kms d'échauffement, voilà qui portera le compteur de la journée à plus de 18bornes, seuil à partir duquel je commence en général à piocher sérieusement (mon semi de Paris en témoigne).
Allez, on ne dramatise pas et on file direction le départ.
Au moins, on ne devrait pas souffrir de la chaleur !

16H25 : Ptit Vito joue la star en embrassant les supportrices locales et discute objectifs chronométriques avec un groupe de brancardiers marathoniens (ou une espèce assimilée).

16H28 : Mise en route de mon lecteur MP3, One-T dans les oreilles, je me place quelques mètres derrière mes 2 compères qui ont réussi à se frayer un chemin le long de la barrière.
De toutes facons, rien ne sert de les rejoindre, je sais d'avance que je ne courrai pas avec ces lièvres là.
Pour ma part, un chrono d'1H15-1H20 serait déjà une bonne perf.
Je compte faire ma course à mon rythme, avec un départ aux alentours de 5'30 au kilomètre, puis progressivement tendre vers les 5' le kilo. Après, on verra bien si sur la dernière boucle une dernière accélération est encore possible !

16H30 : Coup de feu du stater. Le petit groupe s'élance (130 personnes, ca semble tout petit comme peloton !).
Ca part très vite il me semble... en 100 mètres, j'ai l'impression que la majorité des coureurs sont partis ou passés devant moi. Chuss est déjà hors de ma vue, un bon virage d'avance.
Ptit Vito est à une vingtaine de mètres devant.
Coup d'oeil au cardiofréquencemètre : 180 BPM au compteur. Surtout, ne pas s'enflammer d'avantage...

16H33 : Première descente, avant ce qui se dessine devant nos yeux comme la difficulté majeure du parcours : une côte de fort pourcentage d'une longueur d'environ 200m.
J'échange quelques mots avec un concurrent revenu doucement de derrière, pestant contre la météo qui est à présent devenue bien pourrie : la pluie s'intensifie et le vent s'est fait plus violent à la sortie du village. "Ca va pas aller en s'arrangeant" me lâche mon voisin qui continue son effort et me distance déjà de quelques mètres.
Au loin, le maillot noir du Ptit Vito a déjà attaqué l'ascension.

16H37 : Vache, mais qu'est-ce qu'il est long ce premier kilomètre ! Je suis en plein milieu de la côte et j'ai franchement raccourci la foulée. Pour cette fois, ca va. Mais au fil des boucles, cette montée risque de se faire vraiment pénible.

16H38 : Parvenu en haut de la côte, je jette un coup d'oeil derrière moi. Finalement, y'a quand même un peu de monde qui me suit... voilà qui rassure ! Cependant, je n'ai toujours pas vu l'indication kilométrique. J'en déduis que tous les kilomètres ne sont pas indiqués. On verra bien au second qui ne devrait maintenant plus être très loin.

16H40'20" : Borne du 2nd kilomètre.
J'en déduis :
- que j'ai du simplement louper le marquage précédent
- que je suis dans déjà dans un rythme de 5'10 au kilo et ce malgré une bonne montée.
Autant dire que le moral repart à la hausse : tout se déroule comme prévu.

16H43 : premier ravitaillement.
Des bénévoles nous tendent des gobelets d'eau. J'en attrape un, en avale une ou deux gorgées car je me souviens qu'il faut boire avant d'avoir soif. Mais comme c'est peu pratique de courir avec un verre d'eau à la main !

Le gobelet finit sa course quelques mètres plus loin sur le bas côté, encore à moitié plein. Trop handicapant de garder ca plus longtemps.
A présent, le parcours est plus facile. Un virage me permet de voir les coureurs qui sont une centaine de mètres devant moi. Je cherche du regard le maillot noir de Seb Viteau, sait-on jamais. En vain : il a plus d'avance que ça le gamin !

16H47 : Grande descente dans laquelle j'allonge la foulée. J'ai l'impression de faire des pas de géant. Pourtant, j'hésite à me relâcher complètement car sur ce sol mouillé et truffé de nids de poules, je n'ai qu'une confiance relative en l'adhérence de mes ASICS DS Trainer.
300 mètres devant moi, au bénéfice d'un long virage en contrebas, j'aperçois enfin la silhouette du Ptit Vito en plein effort. Je lui souhaite mentalement une bonne course.
Je ne le reverrai pas du parcours.

16H53 : Arrivée au village.
J'aperçois les amis marathoniens de Sebastien, à quelques mètres devant moi. Puisqu'ils valent 3H50 au marathon, j'imagine qu'ils sont théoriquement un chouilla plus rapides que moi. Je suis satisfait de cette première boucle qui va s'achever dans quelques mètres, mais je me dis également qu'elle risque de laisser des traces. Mon cardio est resté scotché depuis le départ à plus de 185 BPM, et je ressens déjà un peu de fatigue musculaire.
Le demi-tour effectué autour d'une barrière est l'occasion de saluer de la tête les quelques coureurs qui viennent immédiatement derrière moi, notamment un type à lunettes d'une bonne quarantaine d'années et sa femme en maillot jaune fluo.

16H55 : Je viens de passer la ligne des 5 kms et traverse le village dans la transparence la plus complète. Il faut dire que le speaker n'a d'yeux que pour le couple qui me suit, visiblement deux personnalités bien plus connues du village !

16H58 : Me revoilà lancé en direction de la grosse côte du parcours. La pluie a détrempé mon dossard dont un coin menace de se déchirer. Il fait un froid sibérien sur cette portion champètre très exposée au vent.

17H00'40" : Au pied de la côte j'apercois la borne des kilomètres 1-6-11. Elle était donc planquée là ! Une nouvelle fois, je raccourcis ma foulée et baisse les yeux pour ne pas voir ce qu'il me reste à gravir. Le tempo de ma musique m'incite à garder la cadence. J'essaie de m'accrocher aux talons du couple qui est quelques mètres devant moi, mais inexorablement, l'écart se creuse.
Je respire fort et je sens mon coeur qui plafonne un peu... Au sommet, le cardio me donne 192 BPM. Pas loin de ma FCMax ça...
Même pas moyen de récupérer sans ralentir car ca enchaine sur du faux plat. Malgré moi, je lève un peu le pied.
Pas trop tout de même puisque peu avant le ravitaillement, je double le couple qui me devancait depuis deux bons kilomètres. Dégoulinant de pluie, je snobe les gobelets d'eau afin de creuser un peu plus l'écart avec le couple que je viens de dépasser.
Rien de pire pour vous enfoncer le moral que de se faire reprendre alors qu'on se sent un peu à la peine. De toutes facons, la portion descendant vers le village me permettra de récupérer.

17H11 : Malgré la descente, je n'arrive pas à rattraper la grosse minute de retard sur mon plan de marche théorique de 5' le kilo. Un type qui me suivait comme mon ombre depuis bien 500 mètres se porte à mon niveau, y reste quelques instants, puis me double. Je me cale derrière lui, mais ne peux m'accrocher à son tee-shirt "marathon de Paris".
J'aimerais accélérer mais ma conscience m'en empêche : je ne suis déjà pas loin de mon maximum et je doute un peu de tenir toute la distance à ce rythme. Pour l'accélération, je me dis qu'il sera bien temps de tout donner une fois la 3ieme montée terminée. Je m'efforce déjà de conserver mon tempo de 5' le kilo.

17H20 : Arrivée aux barrières marquant l'entrée dans le village. Les amis marathonien de Ptit Vito passent dans l'autre sens. Ils m'ont pris une cinquantaine de mètres pendant cette seconde boucle. Rien de dramatique.
Profitant du demi-tour le long des barrières, j'encourage une nouvelle fois de la tête les concurrents qui arrivent dans l'autre sens.
Amusant : ce sont quasiment les mêmes qu'au premier tour, à commencer par "M. Lunettes" et "Mme Maillot Fluo".

17H21'35" : je passe la ligne des 10 kms pendant que le speaker présente "un coureur avec son walkman, le dossard 96, Thierry Barone" avant d'encourager le couple de célébrités qui me suit.
Un quartier d'orange pris au vol, et c'est parti pour le dernier tour.
Je suis dans un chrono correct, mais à présent, il va falloir tout donner pour ne pas trop glisser vers les 1H20 qui me tendent mollement les bras... surtout qu'avec mon maillot trempé et le vent qui souffle dessus, j'ai une très désagréable sensation de froid au niveau du ventre, et que mes cuisses me donnent l'impression d'être contractées bien plus que de raison.

17H27 : 3ieme ascension.
Je ne sais plus trop bien si je marche vite ou si je cours.
Je croise un type en ciré-casquette seul au milieu de la côte, qui applaudit à mon passage.
Je le remercie d'un sourire pour ses encouragements qui me font chaud au coeur.
Dans le faux-plat, je sens M. Lunettes et Mme Fluo se rapprocher.
Le ravitaillement arrive. Cette fois, je prends un gobelet d'eau et en avale une gorgée, pas plus, car j'ai peur de ne pas la digérer.

17H32 : A 50 mètres de la fin d'une descente, Mme Fluo me laisse sur place.
Son mari est resté derrière. En tout cas, moi qui pensait avoir allongé la foulée...
Un virage, puis nous attaquons un long faux-plat au bénéfice duquel je rattrape rapidement mon nouveau lièvre. Mais maintenant, je fais quoi ? Puisque je viens de faire mon prétentieux en reprenant les commandes, je n'ai plus qu'à assurer !
Alors je garde cette allure que je trouve un peu rapide pour moi, en me disant que de toutes facons, l'arrivée n'est plus bien loin, que le plus dur est passé, et qu'à partir de maintenant, il ne faut plus calculer.

17H37 : Je cours comme un robot, la tête vide, les yeux sur le chrono à l'approche de chaque borne kilométrique, avec l'espoir d'avoir repris quelques secondes sur le timing qui me permettrait de franchir la ligne en 1H15. Rien n'y fait, je parviens juste à limiter la dérive.

17H45 : L'arrivée aux barrières synonyme de dernière ligne droite, est l'occasion d'apercevoir un dernière fois les amis marathoniens de Seb qui m'ont encore pris un bon 100 mètres sur ce dernier tour. Effectuant un ultime demi-tour, je constate que M. Lunettes et Miss Fluo sont à quelques pas derrière moi. Pas question qu'ils me fassent le coup de l'arrivée au sprint.
Je hèle le Ptit Vito que j'apercois sur le bord de la route. Lui en a déja terminé.
Pressé de le rejoindre, je cravache mentalement une denière fois la bête pour hisser ma carcasse glacée au sommet de cette utime montée.

17H47 : Je stoppe mon chrono sur la ligne d'arrivée en 1H17'02".
Je mets 10 mètres à couper ma foulée, attrape mécaniquement un horrible tee-shirt souvenir couvert de pub (mais ca je ne le découvrirai que bien plus tard), ramasse deux prospectus de courses que je glisse sous mon maillot complètement gelé, et file direction la voiture.
J'entends le speaker annoncer que le 95ieme concurrent vient de franchir la ligne.

17H50 : alors que chemin faisant, j'encourage les derniers concurrents dont le dossard N°1 ainsi qu'un type agé d'une petite soixantaine d'années, j'aperçois David venu à ma rencontre avec ma veste de survêt à la main.
Sympa !
Lui a déjà eu le temps de retourner à la voiture... voilà déjà 20 minutes qu'il en a terminé avec ce 15 kms de Dompierre dont je garderai un bon souvenir en raison d'un bon chrono collectif et en dépit d'une météo désastreuse, d'une tâche rose fluo sur mon beau maillot ASICS dû à un prospectus mouillé qui a déteint, et d'un inquiétant 188 de FC moyenne sur la course qui ne peut que m'encourager à travailler encore et encore mon endurance dans les semaines à venir.

Prochain RDV dimanche prochain, avec les 10 kms de Cachan.
Cette fois, ni Ptit Vito ni Chuss pour m'accompagner, mais une serieuse envie d'approcher les 50 minutes sur un parcours urbain qui devrait être un peu plus facile que celui de Dompierre.

1 Comments:

At 5/11/2006 12:13 AM, Anonymous Anonyme said...

GO GO GO BABE!!!

 

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