25 mai 2006

Tapis vert

Dimanche dernier, 21 mai, c'était "Les foulées vertes de Clamart".
10,3 km de route forestière et de chemins de sous-bois, un bon bol d'oxygène à quelques minutes de la maison.... Tentant donc... sur le principe !

Mais voilà. Le départ de la course est à 10H30, il est 9H15 et je suis en train de petit déjeuner devant la fenêtre de la cuisine. Un ciel bien gris et un sol encore mouillé de la pluie nocture m'ont complètement fait passé l'envie d'aller me détremper les baskets.
Non, vraiment, pas envie d'aller galoper dans ces conditions.

Il est 9H30 quand sans raison particulère, sur un coup de tête, je change d'avis. Sev dort encore, et c'est dans l'obscurité de la chambre que je cherche les quelques affaires que je n'avais pas préparé la veille : chaussettes, montre cardio, etc.

Arrivé sur place, je galère un peu pour trouver le point de retrait des dossards, et retourne a mon scooter déposer les 2 tee-shirts cadeau remis avec mon N° 917 (dont un adidas en textile aéré). Une femme qui visiblement vient de courir le 5kms m'indique la direction de la ligne de départ, en insistant sur le côté "serré" de mon timing de préparation.
Tu m'étonnes. Le départ est dans moins de 5 minutes, je viens d'ôter mon survet et je cours à petites foulées les 200 mètres qui me séparent du point départ en guise d'échauffement.
Je sens mes muscles raides, le coeur qui a du mal a accélerer, et mon petit déjeuner encore un peu trop présent à mon goût.
J'intègre la queue du peloton des 550 coureurs qui vont courir le 10km avec moi.
La population semble nettement moins "élitiste" qu'à Cachan, le WE précédent.
Ca discute entre copains ou collègues, un Papa fait le beau devant son fiston tandis que Maman déplore de ne plus avoir de mémoire dans son APN pour filmer le départ, seuls manquent les coureurs déguisés pour avoir une vraie ambiance de corrida populaire.

Puis c'est le départ. Je mets une bonne dizaine de secondes pour franchir la ligne et enclencher le chrono. Ca bouscule pas mal car le parcours démarre directement par une route forrestière assez peu large, surtout pour un peloton groupé. Du coup, coincé entre ceux qui doute déjà au bout de 300 mètres de pouvoir en terminer, et ceux qui donnent des coudes pour rejoindre les lignes avant, j'ai du mal a trouver mon rythme. J'emprunte un peu les bas-côtés, mais le gazon humide et plein de trous me lasse rapidement.
Comme a mon habitude, je loupe le marquage du premier kilomètre, et constate au second qu'une nouvelle fois, je suis parti un peu vite : à peine plus de 9 minutes au 2nd kilo. Il faut dire que pour l'instant, c'est assez descendant. Le parcours étant constitué de 2 boucles presque identiques, il faut bien remonter à l'altitude initiale, et c'est dans le 4ieme kilomètre que se passe le gros de cette ascension, via 800 mètres de chemin de terre qui longent une trouée de gazon au milieu de la forêt nommée "le tapis vert".
Durant cette montée, mes sensations ne sont pas très bonnes. Mon coeur plafonne à 192/195 (soit 99 à 100% de ma FCMax), et ce malgré une allure largement réduite. Le cerveau un peu embrumé, je ne calcule pas exactement mon temps au kilo, mais je suppose que le 4ieme puis le 5ieme kilomètre (récupération difficile), m'ont bien pris 12 minutes à eux deux, car je suis maintenant un peu en retard sur mon objectif de 5 minutes au kilo.

De toutes facons, soyons clairs, je manque un peu de mental en ce dimanche matin.
Je sais déjà que je ne battrai pas mon record de la semaine précédente, abandonné par le "Kenyan spirit", je me sens petit joggeur dominical. Pas grave. Je profite du parcours agréable, et effectue une bonne partie du second tour aux cotés d'un groupe de coureurs de l'association "Dunes d'espoirs" qui se relayent pour porter un enfant handicapé en "chaise à bras".
Mais tandis que ces derniers n'hésitaient pas à s'enfoncer dans les bois en feignant de prendre des "racourcis" juste pour amuser leur "passager", ce n'est que dans la grande descente précédent la seconde montée du tapis vert que je réussis à les lâcher. Franchement, chapeau les gars !

Mon allure dans la seconde ascension du tapis vert fut plus que modérée, malgré mon impression de peiner, je me mis à doubler nombre d'autres coureurs. En gros, j'étais mal, mais pas tant que mes voisins ! Porté par cette impression de fraîcheur retrouvée, je mis le paquet sur le dernier kilomètre de ligne droite, avalant au passage une bonne poignée d'autres coureurs, et franchis la ligne d'arrivée à l'entrée du stade de Clamart quasiment au sprint.

Je ne pensai alors qu'à continuer de sautiller sur place pour éviter de tout vomir suite à une chute trop brutale de mon rythme cardiaque mais du coup, je stoppai mal mon chrono, me privant du résultat exact de ma course. Lorsque je regardai mon temps pour la première fois, le chrono courrait toujours (lui) et indiquait environ 52'45.
La suite me réservait donc deux bonnes surprises : d'abord, je reçus comme chaque concurrent une "campaillette" gracieusement offerte par les boulangers de la ville de Clamart, et ensuite, plus tard le soir, je pus constater que mon chrono officiel était sous les 52', en 51'49 exactement, ce qui fait une moyenne toute proche des 12km/h visés (surtout si l'on soustrait les quelques secondes perdues au départ).

Bilan : la satisfaction d'avoir couru dans un environnement différent de d'habitude (les bois), une ambiance sympa (notamment grâce au parcours qui permet de croiser d'autres concurrents à plusieurs reprises, plus rapides ou plus lents selon les fois), des cadeaux utiles (une baguette, un tee-shirt adidas, etc), une performance correcte compte tenu d'une préparation le jour J très "à l'arrache" (298ième/558), et la certitude qu'il me faudra bosser la course en côte avant le Paris-Versailles !

Au final, un bon plan pour une petite course dominicale entre amis qui ne cherchent pas trop "le chrono" compte-tenu de la relative difficulté du parcours et d'un marquage kilométrique "à clarifier".